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  • Acide. A-cide. Comme dans homi-cide."Cide",meurtre, non ?
    Si elle avait su, elle y serait quand même allé.
    Elle y serait quand même allé.

    La lumiere du crépuscule carressait encore ses fines paupieres ( j'aime bien ce mot, "
    crépuscule", c'est un joli mot , je trouve).
    Ses fines paupieres bleutées,... non ... pas de fars à paupieres pour elle.
    Si elles sont bleutées, c'est parce qu'elle n'a plus rien mangé depuis 3 jours, et qu'elle n'a pas non plus dormi.
    Manque de vitamine de fer de magnésium de sommeil et surtout de compagnie.

    Enfin,... elle a bien des amis, mais ce sont les livres, alors...
    Assise sur le trottoir, elle en est aux dernières phrases de son (dernier) livre.
    La lumiere la laisse a présent,et fait place a un ciel qui s'épaissit.
    Les premieres gouttes tombent, et la pauvre enfant ne s'en aperçois pas.
    Assise dans la rue, elle ne se rend ni compte du vide qui l'entoure (les gens sont mélancoliques ces derniers temps, et la rue est aussi seule qu'elle, le soir), ni de l'orage qui s'annonce.
    Elle a bientot finit son livre, ses yeux glissent encore un peu sur les jolies phrases,les jolis mots, ses seuls amis.

    Bientôt, comme la lumiere crépusculaire, ils la laisseront seule.
    Lorsqu'une premiere goutte efface une partie de sa main, elle semble troublée.
    De tout maniere, ca y est, son livre est terminé.
    Une deuxiemme tombe en plein sur son ventre.Effacé.
    Plus de trouble, cela l'amuse.
    Elle se tient encore plus voutée que d'habitude.Elle hais cette image voutée et renfermée  que lui rend un miroir lorsque par hasard une glace se trouve sur son chemin.
    Puis une troisième , et une quatrième goutte vient peu à peu effacer son corp frêle, ...a présent cela la fait sourire.
    Ting, Ting, les gouttes sont de plus en plus nombreuses.
    Ting, un bout de doigts,
    ting, un morceau de pied,
    ting, une partie de ses levres minces n'existent plus .

    Pluie grise et acide, ville froide et acide, gens froids et acides, elle se rend compte qu'elle est fatiguée.
    Pluie grise et acide, gens froids et acides, pendant ses 6 mois de vie dans la rue, elle pourrait compter les sourires recoltés sur les doigts de la main.
    Les gens n'ont pas de monnaie pour elle, ni de temps pour une parole, ni d'esprit pour un sourire.

    Un pauvre sourire.Les gens sont bien plus pauvres qu'elle,  en fait, puisqu'ils ne sont  même pas assez riches pour un petit sourire, ou un mot.
    Elle devrait les aider, c'est eux qui sont dans le besoin, pas elle.

    A présent, la pluie l'a presque tout a fait effacé, seuls une aureole de cheveux fins, une partie d'épaule et de clavicule ainsi que son tibia replié sous-elle restent visibles.
    Si elle avait su, elle ne se serait pas protégée.Elle serait restée quand même. Son sourire a disparu car sa bouche a été happé par les gouttes froides et acides.
    Ca fait même pas mal.C'est juste froid.Un peu froid.
    Voila. L'enfant a disparu. Acidité des gens, de la ville, des humeurs, alliée au priorités financiere,elle était bien,pourtant....Mais, qui sait ?
     elle ne sera peut-être pas plus mal ailleurs.

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