Ben pourquoi tu pleures ?
Je suis fatiguée.

Que cette ville est moche,...
Sous la pluie, c'est encore pire. Au soleil c'est passable. Mais là ...
Je crois que plus gris, tu peux mourir d'une overdose saugrenue de gris.
Tes pupilles se saturent de gris et tu meurs asphyxié.

Cette circulation. Rêve d'ailleur. D'un quartier, plus loin, où il fait toujours beau. Même quand il pleut. Si si, ça existe. J'y suis allée.
Le quartier où il fait toujours beau.
Un jour, il sera détruit. Probablement par moi-même.

Feu rouge.

La mère " C'est quoi une pouffiasse ? Je veux dire, exactement ?"
Fang " ben j'sais pas c'est..."
La mère " Je voulais regarder dans le dico ce matin mais j'ai pas eu le temps..."
(la mère parle allemand anglais roumain hebreux et français mais elle n'a pas obtenue de mention " specialité insultes " )

Le coup du dictionnaire me fait sourire.
Pourtant la situation porte à tout sauf à sourire. Ca m'échappe. Comme un papillon cassé qui s'envolerait sous cette putain de pluie grise au mois de Juin.
Fang " Ben c'est comme une conasse. C'est une insulte".
La mère " Oui, ça je sais, mais c'est quoi exactement ? "

Fang non plus n'a ni la mention " insultes " au programme, ni la specialité assistance sociale quand il s'agit de la mère. Avec les gens souvent, pourtant.
Mais pas avec "la famille".

Des fois j'pourrais l'aider.
J'y peux rien si j'suis malade. C'est arrivé j'ai pas choisit.
J'ai pas choisit ce blocage. Cette distance.
Je ne l'ai pas volontairement introduite cette distance physique.
Sartre pardon mais j'ai pas choisit. Il aurait été judicieux de considérer les facteurs psychologiques, Jean Paul. Extremiste, tanpis.

Vous comprendrez, un jour, que c'est pas ma faute parce que ça je l'ai pas choisit ? Vous cesserez de me le reprocher, un jour ? Si vous comprenez que c'est pas ma putain de faute ?