(je)Commence.Pas à comprendre. "Comprendre " , c'est trop fort.
Trop précis, trop net, comme mot. Trop ... scolaire.
Et puis trop parfait. C'est trop dur pour être parfait.
Comprendre, c'est être sure.
Je suis juste sûre qu'on peut jamais être tout à fait sûre.

Je commence a sous-peser.Voilà, c'est mieux. Sous peser. Les mots. L'expression " la douleur de perdre un être cher ", je commence à lentement l'entrevoir, la ressentir quelque part , dans un creux de la cage thoracique, un endroit un peu flou.
" La douleur de perdre un être cher". Je pèse, les mots, j'essaie de les détacher les uns des autres, de les observer sous tous les angles.

Ils commencent à avoir un sens, pour moi,pour exprimer ça plus clairement. Comme des mots sans relief et poussiéreux,qui peu à peu émergent. Vers là. Dedans. Qui ne sont plus des mots étrangers.Froids. Sans réel sens.

Je sais pas. Je sais pas très bien, en fait. Je sais pas si je mens. Si j'ai mentis. Si je me mens depuis 5 mois. A force de penser à autre chose, peut-être ai-je fait semblant de pas comprendre la disparition. De penser à AUTRE CHOSE .

J'écris presque plus.Difficile d'expliquer pourquoi. La réalité c'est que j'écris plus sur clavier ou sur papier : j'écris les phrases dans ma tête, et puis comme il est tard dans la nuit ou tôt le matin, je n'ai plus le courage de noter pour le lendemain. Les mots et les phrases s'inscrivent alors de manière éphémère dans un coin de ma tête, puis s'effacent, inévitablement. J'écris plus. J'écris a l'intérieur, je ne prend pas de trace extérieure...ne pas confondre avec penser.
Je sais pas si je mens depuis 5 mois, si j'ai fait semblant... je ne crois pas pourtant, avoir menti a tous et a moi en premier lieu. Avoir fait " semblant" .
Je sais plus très bien .

A .   est partie.  Des fois même Chuck Palahniuk, même mon chat , mes des livres de physique chimie,  n'arrivent pas à le cacher. Même peindre. Surtout peindre.