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  • 30 Aout 2004. Depart : 19h11.

    19h45.
    Avoir le coeur qui déchire la cage thoracique, les chairs puis la peau.
    Avoir les poumons en feu.
    Avoir les poumons litteralement explosés.
    Comme si on y avait augmenté la pression jusqu'a ce qu'ils cèdent.
    Céder.
    Puis reprendre un rythme cardiaque et respiratoire accéléré, mais pas mortel.

    Accoudée à la fenêtre, je regarde dans les yeux de V.
    Des bruits confus m'indiquent que ma mére et lui parlent encore, jusqu'au bout,échangent des mots, des paroles, des gestes...sans grande valeur certainement...bruit lointains,...pourtant à quelques centimetres de moi, seulement.

    Attendre encore quelques secondes incroyablement étendues...deformées...
    Attendre encore quelques secondes apres le coup de sifflet, en dehors, du dehors, de l'autre côté de la vitre...de l'autre côté du miroir.Je hais les aurevoirs, mais a ce moment la je ne le sait pas encore tout à fait. Je reffuse de compter.

    Puis, apres ces secondes qui paraissent si distendues, ressentir dans ses jambes raides malgrès la course folle, le 1er à-coup du train qui entame son départ.
    Jusqu'au bout, le voir.Regarder.Desespérée.
    Puis passer a la "douce agonie"*.
    Dès qu'on ne voit plus celui ou celle a qui notre dernier regard s'adressait,
    on le sent venir...on le voit venir si vite...on le ressent enfin...ce putain de rictus ignoble qui te tire les 2 coins de la bouche.
    Comme un lutin affreux qui viendrait s'accrocher aux 2 extremités de ta bouche et tirer bien fort bien bas.Y'a rien à faire.

    Je pleure. Ouaip. Je la sent , la premiere des larmes qui saute directement de l'oeil bléssé , a la joue.
    Je pleure, oui, mais en silence.
    Je ne suis pas de celle qui veulent se faire remarquer, qui renifle ou sanglote bruyamment.
    J'aimerais les hair,tous, mais je n'en ai pas la force, je suis comme lavée 1000 fois, ...
    Je n'ai pas la force de les detester comme ils le méritent.
    Seule devant la vitre, debout,mes yeux lachent l'affaire.
    Ils n'en peuvent plus de toute cette eau, arrêtes de te retenir, tu es ridicule.
    Ils ne tiennent plus, alors tanpis.
    1, 2, 3, 4, 5 10 20 50 larmes silencieuses dansent et glissent sur moi. En silence. Pleurer, mais en silence.
    1, 2, 3, 4 5 10 20 50 larmes lavent toute haine possible pour laisser place a une douceur si blessante...Comme tu coton qui transperce...Place a elle, elle est la, la douce agonie(*)...Larme après larme, tu te concentres pour soutenir et contenir toute la pression a l'interieur du buste...Larme.Après larme.Apres larme...
    (tu sais que tu pourrais d'un seul coup lacher le petit barreau pres de la vitre et te rouler par terre en criant, en cassant tout, en tapant le sol et les murs et ceux qui viendraient te relever, tu sais qu'a tout moment tu peux céder a la panique, tu peux céder au mal, tu pourrait hurler comme un animal blessé, mais c'est deja trop arrivé, deja trop arrivé, et tu consent a te concentrer, a rester avec cette lame dans le ventre qui transperce tout doucement ta peau.Tu reste calme.Tu creves tellement t'as mal, mais tu pleure, et en silence).

    Immobile, telle une statue, je suis absente de ce monde ou l'on prend des trains.

    Ca dure un moment, un bon moment même, parce qu'on arrive a d'autres arrêts ou le train ralentit sans s'arreter et les gens de l'autre coté du miroir, lorsqu'ils m'aperçoivent, ont un visage défiguré par la pitié.(Veridique.)
    Tu regardes un peu les paysages, c'est vrai que c'est jolie, mais a ce moment la, le jolie paysage, t'en a un peu rien a foutre.Mais.Tu t'accroches.Au dehors. Tu regardes les paysages...ce qui evidemment fais redoubler tes larmes.Enfin les miennes.Pardon.

    Et puis la chaleur cynique qui t'avais envahie s'en va doucement, elle a fait son job, c'est finit pour elle. Et tu sens la légere démangeaison sur ton visage, les larmes, qui séchent...et plus elles séchent, plus ton regard se fixe.Tu regarde droit devant toi mais tu n'y voit rien de spécial.En fait tes yeux sont bloqués, braqués, droit devant,...
    La douce agonie s'en est allée, mais elle a laissé sont " ie" pour mélancolie, abstraite, légere ...

    Mes yeux sont fixes et un tunel approche
    Le train s'y engouffre, tout devient noir et mes yeux fixes voient apparaitre mon propre pauvre reflet, dans la vitre.
    Fin du chapitre.
     

    *= expression empruntée(?) sur le blogg(que je conseille) d'Avina, " douce agonie"


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