"Je n'ai plus d'amis, je n'ai que des complices.En revanche leur nombre a augmenté, ils sont le genre humain.Et dans le genre humain, vous le premier.Celui qui est là est toujours le premier. Comment je sais que je n'ai plus d'amis ? C'est très simple: je l'ai découvert le jour ou j'ai pensé à me tuer pour leur jouer une bonne farce,  pour les punir,  en quelques sorte. Mais punir qui ? Quelques-uns seraient surpris; personne ne se sentirait punis.J'ai compris que je n'avais pas d'amis.(...)
Si j'avais pu me suicider et voir ensuite leur tête, alors, oui, le jeu en eût valu la chandelle.Mais la terre est obscure, cher ami , le bois épais,  opaque le linceul.Les yeux de l'âme, oui, sans doute, si il y a une âme et si elle a des yeux ! Mais voila, on est pas sûr, on est jamais sûr."

Albert Camus,  La chute, 1956.

"Qu'en dites vous ? Voilà, n'est ce pas, le plus beau des paysages négatifs ! Voyez, à notre gauche, ce tas de cendres qu'on apelle ici une dune, la digue grise à notre droite, la grève livide à nos pieds et, devant nous, la mer couleur de lessive faible, le vaste ciel ou se refètent les eaux blêmes. Un enfer mou, vraiment !
Rien que des horizontales, aucun éclat, l'espace est incolore, la vie morte.N'est-ce pas l'effacement universel, le néant sensible aux yeux ? Pas d'hommes, surtout, pas d'hommes !"

La chute, Albert Camus, 1956.

Une photo en noir et blanc .
Un doux balancement...
Un paysage defilant,
Un T.E.R. reccurent.

Des rafales de vent .
Des souvenirs lancinants...
Un imperceptible grincement,
Fang respire...lentement...

fang